En
voilà une chanson de la nouvelle scène française qu'elle est
chouette.
Le
texte, accompagné du clip, nous présente deux personnages, un
habillé en noir l'autre en blanc qui représente le conflit
intérieur d'une même personne. Après une phase de "murmure
assourdissant et permanent", le personnage, se parle à lui
même, est en phase d'introspection pour finir par se rassembler en
aboutissant sur une prise de conscience et une renaissance
symbolique.
LE
MURMURE ASSOURDISSANT ET PERMANENT
"Qui
suis-je et si je suis, combien?" - Richard David Precht
Et
bien oui ce "murmure assourdissant et permanent" c'est
celui du conflit intérieur qui s'installe doucement mais sûrement,
qui "parasite à l'intérieur, qui t'épuise". Celui qui
fait qu'on pense qu'on sera "jamais assez bien". Jamais
bien pour qui?
Celui
qui fait qu'on à tendance à subir ce qui nous arrive, subir le
regard des autres.
Celui
qui dit "t'es comme ça, tu devrais, ça changerait rien si tu
changeais".
Celui
qui pense que "l'Enfer c'est les autres" et leur regard,
celui qui nous pousse à nous adapter aux autres, celui qui nous fait
changer extérieurement en fonction de ce qu'on pense que les autres
attendent de nous. Celui qui fait qu'on se désassemble
intérieurement en jouant plusieurs personnages. Celui qui fait qu'on
ne sait plus qui on est. Celui qui ouvre un cercle vicieux contre
soi-même.
Freud
nommait ça les injonctions du Surmoi, Fauve l'appelle le Blizzard.
"Et
tu l'acceptes. Tu le laisses rentrer".
MOI
J'TE TROUVE MAGNIFIQUE, T'AS TOUT !
«Passant
ma vie avec moi je dois me connaître» - Jean Jacques Rousseau
Le
personnage entre en introspection. "Arrête!"
"Pourquoi
tu te fais du mal comme ça?", "tu me brûles!", "tu
m'fous des cicatrices", "j"te porte sur mon dos".
Il
réalise qu'il s'épuise lui même, qu'il brûle de l'énergie contre
lui, qu'il est le fardeau de lui-même, qu'il blesse son égo.
Puis,
il se met comme on dirait communément un coup
de pied au cul.
"Comment
je ferais sans toi?", "tu vois pas qu'y a besoin de toi?",
"tu vois pas que si tu fais rien, tu sers à rien?"
Il
s'enlève "la merde qu'il a dans les yeux", cette mauvaise
perception de lui, des autres, du monde qui l'entoure,... pour se
dire qu'il a "tout", qu'il est "magnifique", pour
rejoindre la maxime de sagesse que l'on entend partout et à toutes
les sauces: "Aime-toi, toi même".
En
s'aimant soi même, en étant rassemblé intérieurement, on est
plusieurs à la fois, mais à l'extérieur cette fois-ci, selon la
sensibilité de celui qui est en face. On peut paraître "un
saint" et faire du bien à certains, être "une bête
féroce" et blesser d'autres, "celui qui méprise"
face à celui qui se sent méprisé,... On déçoit, on opprime, on
rends heureux, on fait rire, sourire etc...
Nos
intentions ne sont pourtant celles-ci mais être nous même provoque
des réactions différentes chez les uns et chez les autres en
fonction de ce qu'ils sont eux-mêmes.
Alors
que faire?... S'adapter pour les autres, au risque de s'épuiser par
le Blizzard?
Mais
"le plus 'important n'est pas ce que tu es" pour les
autres, "c'est ce que tu as choisi d'être" pour toi.
Dans
le clip, l'homme en blanc rejoint celui en noir, il se rassemble
intérieurement, le conflit est terminé.
SURPRISE
CONNARD !
Ou
une manière poétique de parler de prise de conscience...
"Tu
nous entends le Blizzard?"
Le
conflit est terminé, et notre personnage exprime poliment ("va
te faire enculer") sa victoire contre son Blizzard, sa
renaissance.
"Tu
nous entends la Honte?"
Il
prend conscience qu'il ne craint plus le regard, les réactions ou le
jugement de l'autre. Il ne culpabilise plus d'être ce qu'il est.
"Tu
nous entends la Tristesse?"
Et
bien puisqu'il sait qu'il peut blesser sans le vouloir, tout en étant
lui-même, il peut aussi se sentir blessé. Mais maintenant il sait
que ce n'était pas l'intention de l'Autre. L'Autre n'a pourtant fait
que son devoir: être lui-même aussi.
"Tu
nous entends la Mort?"
Sans
parler forcément de la mort physique, la mort représente la fin. Il
n'a plus peur de lui, il sait qui il est, il l'assume, il n'a plus
peur de montrer qui il est face aux autres, plus peur de l'avenir,
d'une fin, d'une mort. Il s'engage, il décide de vivre sans "rester
à côté des rails, comme une vache qui regarde le train, jusqu'à
ce [...] qu'on le mette dans une boite en bois."
"Tu
nous entends la Dignité?"
Dans
sa période de Blizzard, sa dignité a pris, tant dans son égarement
que par ce qu'il s'est imposé. Il se relève, retrouve sa dignité
et est fier de lui.
"Tu
nous entends l'Amour?"
L'amoûûûr...!
Et bien voilà, il a fait le tour de lui-même, l'amour de soi,
l'amour des autres, il n'a plus peur, il est prêt. Prêt à dire qui
il est, à donner ce qu'il est et simplement ce qu'il est.
"Tu
nous entends l'Univers?"
Et
puis tiens, pourquoi pas élargir à tout ce qui nous entoure?
Découvrir tout, tout au long de la vie, apprendre, c'est tellement
épicé tel "un putain de piment rouge", tellement
enivrant...
Pour
conclure, le Blizzard comme image du conflit intérieur peut-être
une des interprétations mais il peut tout aussi représenter la
tourmente du repli sur soi et du sentiment d'impuissance envers ce
que l'on croit subir alors que les réponses sont en nous.
Quoiqu'il
en soit, le message est clair: Si "dans nos têtes y a un
Blizzard", il est en notre pouvoir de s'en débarasser.
Nique sa mère le Blizzard...
Une ode au courage, a se surmonter soi-même avant tout le reste!
RépondreSupprimerLes réponses comme la non réponse au blizzard sont dans ET autour de nous.
RépondreSupprimerParfois il y a du bond a demander de l'aide, a réclamer la chaleur d'une présence bienveillante.
C'est en cela que l'amour vrai et durable est important à condition de ne pas le saper en s'enthousiasmant inutilement ou en s'enfermant dans une spirale cyclothymique néfaste. D'autant que nous sommes prisonnier d'un fonctionnement où les effets du capitalisme sont tels que cela pousse à l’obsolescence des liens de cœurs.
merci pour cette matière à réflexion, y compris les coms ;)
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